L'origine
de nos calendriers
|
|||||
(Version
anglaise abrégée)·
|
|
D'abord publié dans: Efodon-Synesis N°
4, Juillet 2004 (Hohenpeißenberg, Allemagne)
|
|
|||
En été, les Européens du Nord voient peu du ciel étoilé, seules quelques étoiles très brillantes restent visibles pendant de courtes heures. En conséquence, leurs récits sur les étoiles sont pauvres, et limités aux constellations d'hiver. En outre, les grandes décalages qui existent entre le lever et le coucher du Soleil, en cours d'année, compliquent la détermination de la durée du jour. Au nord du cercle polaire, il y a même difficulté à compter les jours. Or c'est justement là-bas que la mise en place d'un calendrier juste et précis s'est avérée particulièrement importante. "Comment compter les jours en plein été, ou au beau milieu de l'hiver ? ", se demandait déjà Procope, historien byzantin (en "530", les dates que nous donnons entre guillemets sont à titre indicatif, elles servent à s'orienter dans le cadre chronologique conventionnel, dont s'est servi aussi Reuter ; ici, p. 18), qui a demandé aux Nordiques comment ils faisaient. Il apprit ainsi que le passage de l'astre solaire par la ligne du Sud (méridien) servait à déterminer la valeur moyenne du jour de 24 heures. Pour cela, il fallait un lieu d'observation bien précis, et des points de repères. C'est pour cela que la direction du Nord jouait un très grand rôle : quand en été le Soleil se trouve à son point le plus bas, il est minuit, et c'est le début d'une nouvelle journée. L'année elle-même commençait en hiver, quand les jours se mettaient à augmenter. Bède le Vénérable écrivit également que pour ses ancêtres païens la nouvelle année débutait au milieu de la nuit d'hiver, le 25 décembre (ce qui plus tard, quand on a daté Bède de "725", s'est révélé être une erreur ; Reuter, p. 29). La messe païenne de Minuit, que l'on célèbre à Noël, est restée dans le culte catholique, et aussi la messe de Minuit dans la nuit de Pâques, avec la délivrance du feu nouveau, sans référence avec l'"histoire" du Christ. Le jour commençait donc à minuit, et l'année au milieu de la nuit d'hiver, car dans les pays nordiques la direction Nord-Sud (méridien) servait de point de repère fixe pour définir tout ce qui avait trait à l'espace et au temps. Il en allait autrement en Méditerranée. Le Grec Hipparque se plaignait qu'il lui était difficile d'observer les solstices, car le soleil ne changeait guère sa position durant la quarantaine de jours de part et d'autre du solstice. Pour les Grecs, l'équinoxe (lever du Soleil à l'Est) était donc la ligne d'orientation qui s'imposait, à laquelle tout était lié. Le soir (et le matin) étaient les références, car ceux-ci restaient pratiquement d'égale longueur, tout au long de l'année. L'ordonnancement dans l'espace avait des implications cultuelles : le seigneur de justice germanique entrait dans la salle en venant du Nord, et s'asseyait côté Nord ; il regardait vers le Sud, d'où venait le plaignant. L'église grecque (basilique) dispose l'autel à l'Est. Plus tard, l'église catholique fera murer de façon expéditive (les chroniques en témoignent) les entrées Nord de ses lieux de culte, puis aussi les entrées Sud ; la construction de l'abside obligeait alors de respecter la direction de l'Est qui, dans le Nord de l'Europe, ne pouvait être trouvée qu'en traçant une bissectrice. A partir d'un transept, on fit une nef, dont l'entrée est tournée à l'Ouest. Les changements dans la célébration du culte ont dû être spectaculaires. Quelques vieilles églises romanes ont encore leurs entrées au Nord et au Sud, au lieu d'avoir un portail à l'Ouest. Les modifications dans l'architecture firent suite aux changements de liturgie qui trouvèrent également leur expression dans le calendrier. A partir du cercle de l'année coupé en deux des Nordiques, émergea la croix de l'année, découpée en quatre en raison de l'introduction de la ligne Est-Ouest ; c'est représenté de façon bien visible sur la Croix Celte, qui a encore un cercle annuel (fig. ). Le jour de l'équinoxe d'automne est devenu le jour de la Croix Glorieuse, tandis que le jour où le Soleil se levait à l'est, Pâques, est devenu la fête de la Crucifixion. C'est pour cela que la détermination de l'équinoxe de printemps, en rapport avec le choix de la date de Pâques, était si importante pour l'Eglise. En revanche, les points originaux de l'année de référence, les solstices : Johanni et Jul (Noël), furent relégués au second rang. Une question passionnante
est : Pourquoi le 1er janvier est-il le premier jour du calendrier ? Si
notre année solaire remonte au calendrier nordique, comme nous
le supposons, le début de l'année (1er janvier) aurait dû
tomber sur le solstice (d'hiver) à l'époque où ce
calendrier a été introduit. |
Le 1er janvier, début de l'année, marquait donc à
l'origine le jour du solstice d'hiver. Notre première supposition
(1977, p. 104) était de dire que l'on indiquait ainsi le moment
du passage au périhélie (point de l'orbite de la Terre le
plus proche du Soleil), mais elle s'est révélée fausse,
car le périhélie se décale. |
Il y a eu dans notre (nouveau) modèle historique de grandes catastrophes
cosmiques dans un passé récent, à cause desquelles
-entre autres - un décalage dans la date du solstice a pu survenir.
Les autres mesures du mouvement de la Terre n'ont guère été
changées, l'inclinaison d'environ 23° sur l'axe de l'écliptique
est restée telle quelle, et la vitesse orbitale également. |
Nous sommes convaincus qu'un évènement pareil s'est produit plusieurs fois pendant l'Histoire de la Terre. Il ne reproduit que le mouvement que la science conventionelle connaît comme précession en le donnant le valeur d'une déplacement de l'axe continuel et imperceptible. Sans nier d'ailleurs ce mouvement, notre modèle y ajoute la possibilité des catastrophes cosmiques, qui feront avancer la précession avec des sauts subits. |
Ça signifie d'ailleurs que la précession ne nous serve plus pour trouver des dates fixes dans la préhistoire, sauf s'il y a des témoignages historiques relationnés. On a bien vite remarqué ce bond: le solstice suivant arrivait plusieurs jours avant la date prevue, ce qu'était facile de constater en comptant les jours de l'année. Le décalage se ferait visible aussi en observant les constellations du zodiaque les jours des solstice avant et après le saut. Finalement, le jour même de l'événement, le jour (ou la nuit) a dû être plus long(ue) d'une certaine durée, et cela aurait été retransmis dans la tradition berbère-soufie, également dans la Chanson der Roland, ainsi que dans un passage du récit de José, dans l'Ancien Testament. Les oscillations dans le mouvement de la Terre, qui ont eu lieu, peut-on penser, un certain temps après les catastrophes cosmiques, ont provoqué de l'inquiétude, et ont poussé les dirigeants à observer le ciel de façon plus attentive, ce qui a donné lieu au développement poussé de la connaissance astronomique, et à l'établissement d'un calendrier précis ; car, pour des raisons économiques, on ne voulait pas renoncer à la cohérence des saisons (voir plus bas au sujet du calendrier lunaire). Si nous donnons au calendrier julien au moins dans les 700 ans, il est clair que, malgré toutes les oscillations (qui à l'époque de Nikolaus Cusanus, 1401-1464, étaient sans doute encore importantes), la durée de l'année avait dû se stabiliser à long terme. Avec cette constatation, à titre d'hypothèse, nous pouvons calculer à rebours l'introduction du calendrier julien. La durée de l'année julienne coïncide pratiquement avec celle qui fut calculée par Jalali pour Malik Shah (en "466" de l'hégire = "1074 après J.-C.", en fait voici 600-700 ans documentés), ce qui laisse penser qu'une stabilité longue et durable, est acceptable (Topper, EG p. 71, source Enz. Isl.). Un décompte continu des années dans le cadre du calendrier julien semble (avant 1500) ne pas avoir eu lieu. Presque tout ce qui a été examiné montre qu'il s'agit de dates rétro-calculées postérieurement (voir à ce sujet Ideler, avec lequel on peut remonter jusqu'à l'an 1450 environ). Les récits des fêtes séculaires des Romains (qui avaient lieu tous les 110 ans, voir Altheim, vol. 3, p. 131) n'y changent rien, tout comme les Fêtes des Mille ans de la Ville Eternelle ("248 AD") sous l'empereur Philippe l'Arabe (idem, p. 134) ; car en effet, elles ont simplement un caractère littéraire ; leur classement chronologique reste incertain. En revanche, nous voulons considérer la fin du Cycle de Mille
Ans de Joachim de Flore ("ERA 1000" = "1260 après
J.-C. ", Topper, EG, p. 144) comme le témoin relativement
datable d'un événement cosmique, en rapport avec l'avant-dernier
bouleversement catastrophique. Nous le faisons correspondre avec un déplacement
de la précession de la Terre, et nous pouvons calculer une distance
temporelle de 750 ans par rapport à notre présent (voir
le dessin : sauts du calendrier dans les 750 dernières années). Comme l'événement était cosmique, on conçoit aisément que le premier jour de la semaine (Sunday en anglais, Sonntag en allemand) était dédié au corps céleste qui avait éclairé ce saut : le Soleil. Le deuxième jour rappelle - peut-être par prudence - le corps céleste qui est le deuxième par sa brillance : la Lune, et les jours suivants ont été dédiés à diverses déités, auxquelles correspondent des planètes, comme on les trouve dans les langues romanes (Mars, le mardi ; Mercure, le mercredi ; Jupiter, le jeudi ; Vénus, le vendredi et Saturne, le samedi, même si ce jour est souvent appelé le "septième", sabbat). En allemand, le mot "Woche" pour "semaine" est à relier à "Wache" qui signifie garde, guet, comme "vigilia" en latin. Dans les langues romanes, le mot employé : semaine, settimana, semana, est en rapport avec le chiffre sept, de même qu'en arabe. Dans le latin archaïque, il n'y a pas de mot pour semaine, on utilise la construction grecque hebdomas. En Islande (nous suivons à nouveau Reuter), à l'époque païenne ("à partir de 870"), on comptait dans l'année : 52 semaines (364 jours). C'est pour cela qu'il fallait insérer tous les sept ans une semaine supplémentaire. Cette règle, fixée par l'observation, a été introduite par Thorstein Surt dans le Westisland (partie occidentale de l'Islande) "vers 955", et il conseillait en outre l'observation exacte du parcours du Soleil, parce que l'insertion de la semaine supplémentaire pouvait être plus tôt. (Ainsi, Surt connaissait la durée exacte de l'année). Dans ce cas, une année comptait 13 mois, un mois 4 semaines, et une demi-année 26 semaines. Chaque mois et chaque demi-année commençaient donc avec le même jour de la semaine. Cela devait être, autant que l'on puisse en juger, toujours un dimanche. Reuter pense que c'était le jeudi (Thursday, Donnerstag), car Thor était, comme il en est fait mention de façon irréfutable en Islande comme dans l'Edda (Grimnismal, et autres), le dieu principal. (Les Berbères s'en tiennent encore aujourd'hui au jeudi). Cette semaine composée de semaines semble avoir été répandue dans toute l'Europe du Nord, comme beaucoup de proverbes et de charades en témoignent : l'arbre à 13 branches, dont chacune porte quatre nids ; et dans chaque nid il y a sept oisillons. Même Dürer connaît encore les 13 mois de l'année dans un lettre écrite à Jakob Heller (Reuter, p. 27). De multiples calendriers étaient utilisés - encore aujourd'hui dans les pays musulmans on connaît quatre calendriers (le calendrier lunaire, le calendrier grégorien, le calendrier julien des paysans et le calendrier juif) - ce qui était très pratique pour le commerce et les cultes, et la semaine était utilisée en tant que mesure universelle, commune à tous ces calendriers. Une répartition du temps en sept jours est cependant si singulière, qu'on ne peut pas l'expliquer à l'aide des concepts habituels. Au plus simple, on peut supposer qu'un événement cosmique unique - comme le décalage de 7 jours dans la marche du Soleil - a fait que certains peuples (les Tibétains aussi, d'ailleurs) ont accordé à cette mesure un caractère particulier, par appréhension religieuse. Si la semaine est le résultat d'un saut cosmique, qui a décalé le calendrier de 7 jours par rapport à la date fixée par les solstices, cela signifie qu'un horizon d'étoiles en arrière-plan décalé de sept degrés a provoqué une arrivée précoce du solstice, avancé d'une semaine. Ainsi, le solstice d'hiver n'était-il plus au 1er janvier, mais au 25 décembre. Comme nous avons déjà rétro-calculé qu'au
13ème siècle, pour la dernière fois, la fête
de l'hiver avait été fêtée un 25 décembre
par tout le monde, c'est pour cette raison que nous tenons également
cette insertion de la semaine, vers "1260", pour probable. |
Aujourd'hui, si l'on avait conservé le calendrier sous la même
forme et s'il n'y avait pas eu un deuxième "saut" de
l'axe terrestre, le solstice d'hiver ne tomberait évidemment pas
le 25 décembre, mais six jours avant. Mais ce n'est pas le cas,
car le pape Grégoire XIII a décidé de supprimer dix
jours du calendrier - le 15 octobre faisant suite au 4 octobre 1582 -
afin de décaler d'autant toutes les autres dates de l'année.
Il fit cela, nous disent les historiens, parce que, d'après les
observations effectuées alors, l'équinoxe de printemps tombait
le 11 mars (ce qui correspond à un solstice d'hiver au 12 décembre)
; mais Grégoire XIII voulait retrouver le jour "exact"
: le 21 mars, comme les Pères de l'Eglise réunis à
Nicée l'avaient fêté. Bien sûr, on se demande
tout de suite comme il se fait que le 21 mars soit une date "convenable",
et aussi pourquoi ce jour avait été choisi jadis par les
Pères de l'Eglise (il serait beaucoup plus logique de choisir le
premier jour d'un mois). Apparemment, nous n'en savons pas la cause. Dans
la perspective habituelle, le décalage de 10 jours est expliqué
par la dérive qui s'est accumulée pendant 1260 ans. Nous
ne pouvons pas non plus trouver la raison pour laquelle le solstice d'hiver
avait autrefois été placé au 22 décembre et
- 300 ans auparavant - au 25 décembre, plutôt qu'en début
du mois de janvier. Il doit s'agir ici d'un autre "bond" de
précession. |
L'important lors de la réforme grégorienne a été de rétablir la situation du calendrier, comme elle l'avait été à l'époque de la fondation alléguée de l'Eglise. Dans la poursuite du calendrier julien (qui est encore en usage au Maroc
et dans l'Église Orthodoxe), le solstice d'hiver tombe maintenant
le 9 décembre, ce qui est en accord avec nos calculs : environ
six jours de décalage, par la faute de mauvais rajouts, et dix
jours à cause du bond de l'axe terrestre, cela donne : (9 + 16)
= le 25 décembre. Ce deuxième bond, celui de dix jours, a eu lieu environ 200 ans avant l'époque de Grégoire, c'est à dire vers "1350", au moment de ce que Christoph Marx a appelé la "dernière grande touchette". Il est logique de penser que Grégoire ne voulait corriger que ce dernier décalement, vieux de deux siècles, pour rétablir la situation connue par des traditions et documents. |
Le décalage du solstice du 1er janvier vers le 25 décembre avait eu lieu plus tôt, apparemment, et ne pouvait plus être corrigé ; la semaine s'était déjà imposée comme mesure élémentaire du temps, et la fête du Solstice d'hiver avait été fixée au 25 décembre. Les premiers projets concernant une réforme du calendrier avaient dû être proposés (selon Ideler) au Concile de Kostnitz (Constance) ; ils ont commencé à devenir concrets au Concile de Bâle : le cardinal Nikolaus Cusanus a proposé qu'un certain nombre de jours (une semaine, ou plus) soient supprimés, afin que l'on retrouve la situation calendaire antérieure. Bien que cette proposition ne fût pas acceptée et qu'aucune correction ne fût faite, on décida quand même au 15ème siècle des dates astronomiques importantes : le 13 décembre - qui était alors le jour du Solstice - fut ainsi dédié à Sainte Lucie, et c'est d'ailleurs toujours le cas. Apparemment, c'était une déesse de la Lumière (Luz = lumière), et le jour d'été qui correspond, le 13 juin, est marqué par l'un des saints très importants : Saint Antoine avec ses deux corbeaux (comme Wotan) (voir à ce sujet le schéma ci-dessous). |
Si les solstices s'étaient fixés les jours 13, alors le
jour de Grégoire au 12 mars, début de l'école avec
ses traditions carnavalesques païennes, marque l'équinoxe
de printemps. Ce serait pure spéculation de penser que le pape
Grégoire, celui qui a enfin réussi la réforme du
calendrier, n'a reçu son nom de pape qu'à cause de cela. |
Et le 14 septembre en tant que début de l'automne est également marqué dans le calendrier: ce jour est consacré à la Croix Glorieuse. La Croix, le symbole de l'année... Les quatre points de repères se positionnent neuf jours avant
les dates actuelles, elles ont donc dû être introduites environ
100 à 150 ans avant Grégoire XIII, quand la différence
entre le calendrier julien et les dates astronomiques était d'un
jour de moins qu'à l'époque de Grégoire. Ces saints
ont été plus tard simplement repris du calendrier julien,
en fonction des dates, et inclus dans le calendrier grégorien,
sans faire attention à la concordance astronomique. Reuter rapporte aussi (p. 20 et suivantes) une observation bien concrète
du déroulement du jour en Islande : Oddi Helgason était
un observateur des étoiles qui habitait un domaine fermier sur
une île au nord de l'Islande (66°10') "vers la fin du 10ème
siècle", dont on a un récit dans une retransmission
d'église (en latin) du "12ème siècle".
(Il a fallu le transposer dans le "10ème siècle tardif",
car autrement il ne pouvait plus être un héros, car "en
l'an 1000, l'Islande embrassa le christianisme"). Reuter l'a perçu : la question est expliquée ensuite de
façon forcée. Oddi observait les repères de l'année,
l'Eglise les fixait mathématiquement. Il n'en dit malheureusement
pas plus sur ce point, il serait important de retrouver les sources. Sous le nom de Kalendas on désigne à chaque fois le premier
jour du mois julien ; c'est d'ailleurs le seul mot latin à s'écrire
avec un K, et donc un emprunt étranger. Cela signifie au juste
"aller ça et là, tourner en cercle", c'est pourquoi
aussi les derviches tourneurs sont appelés Kalender. De même,
Ide (milieu du mois) ne devrait pas être d'origine latine
; on ne sait pas si le mot est apparenté à l'allemand (w)ieder,
"à nouveau", ou à l'arabe 'id, "fête"
(de la racine 'ada, retourner). En Italie, la date pour le Nouvel
An a beaucoup varié, avant que Grégoire XIII ne la remette
au 1er janvier (jour de Janus). |
Après une catastrophe, le calendrier solaire était tellement sens dessus dessous qu'il ne remplissait plus sa fonction. Certains peuples dans les latitudes méridionales, pour lesquels la position du Soleil n'avait, de toute façon, pas la même importance que dans les contrées nordiques, se sont mis d'accord pour faire provisoirement de la Lune la base de leur calendrier. Ainsi, la date était facile à observer, mais cela avait l'inconvénient qu'elle se décalait par rapport aux saisons, chaque année d'onze jours et demi. Il fallait alors le compenser par un mois intercalaire, tous les deux ou trois ans, comme c'est encore le cas aujourd'hui du calendrier juif. Le calendrier lunaire arabe était autrefois ainsi fait, et l'on
conférait au mois intercalaire une signification religieuse bien
précise. D'après la tradition, c'est le prophète
Mahomet qui mis fin à cet usage, en supprimant tout le mois, ce
qu'un verset du Coran relate : "Dieu a ordonné qu'il y ait
douze mois, et quatre d'entre eux sont saints", ce qui exclut bien
entendu le mois intercalaire. A partir de ce moment-là, l'année
du calendrier commença à se décaler, et c'est pour
cela qu'aujourd'hui le mois de jeûne du Ramadan se promène
à travers les saisons, alors qu'avant il correspondait à
septembre, c'est à dire à un jeûne qui était
une mesure simple de restriction pendant un mois de grosse chaleur et
de manque d'eau : ce qu'on pourrait appeler une hibernation d'été
(c'est en septembre quand le manque d'eau devrait se faire plus grave,
juste avant les pluies de l'automne). Comme l'indiquent noms de mois arabes,
le premier mois Muharram ("le saint") correspondait dans le
modèle pré-islamique à janvier, les deux mois Rabi'
I et Rabi' II ("printemps 1" et "printemps 2") à
mars et avril, et le dernier mois, Dhul Hijja ("celui du pélerinage")
correspondait à décembre, d'où l'on peut aussi déduire
que le rassemblement du Jul avait lieu, autrefois, également dans
ces contrées méridionales. Le calcul par l'Eglise des épactes, qui détermine le cycle
de Pâques, et par là-même établit une dépendance
entre les calendriers lunaire et solaire, se faisait dans le Nord selon
une règle simple, en l'occurrence suivant un cycle de huit ans
: après 99 révolutions lunaires, au cours desquelles trois
des années comptaient 13 Pleines Lunes, et les autres cinq seulement
douze, la Pleine Lune tombait à nouveau le Premier de l'An. L'imprécision
d'un jour et demi était compensée par l'observation, et
tous les ans les jours intercalaires était proclamés à
l'occasion du Thing. Un tel rythme était également celui,
à l'origine, des jeux cultuels en Grèce, qui par la suite
furent tenus tous les quatre ans : moitié de huit, ce qui correspondait
à 50 révolutions lunaires (Olympiades). |
Calendrier de Jul, jusqu'au 13ème siècle Calendrier solaire général de 365¼ jours : 12 mois de 30 jours et 5 (ou 6) jours fériés en fin d'année. Le solstice d'hiver tombait le 1er janvier, celui d'été le 1er juillet Des corrections étaient faites régulièrement Avant-dernière catastrophe cosmique ("1260") Le solstice se décale et survient 7 jours plus tôt. Introduction de la semaine. Dans le Nord de l'Europe le calendrier compte 52 semaines. Dans le Latium, on fête les Saturnales. Les jours sont toujours décomptés de la même façon. La dernière date fixée pour le Solstice d'hiver dans toute l'Europe est le 25 décembre Calendrier julien César édite de nouvelles règles pour les jours du mois et fait commencer l'année le 1er mars, ce qui sera changé plus tard. Le jour qu'on ajoute pendant une année bissextile est le 29 février ; les longueurs différentes des mois, avec le 31 décembre, restent inchangées après la modification faite par l'empereur Auguste La dernière catastrophe cosmique ("1350" ) Le solstice se décale d'un coup et a lieu 10 jours plus tôt : le 14 décembre. Fin de la civilisation des Mégalithes. Les connaissances se perdent, ainsi que la correction annuelle. La fête du Solstice d'hiver reste fixée au 25 décembre 100 ans plus tard, le solstice tombe le 13 décembre 1430 : Cusanus calcule l'année. Cusanus délimite les dates repères : 13 décembre, Sainte Lucie ; 12 janvier "Saint Grégoire" (en fait, Pâques) ; 13 juin, Saint Antoine ; 14 septembre, Croix Glorieuse. 1582 : Grégoire XIII réforme l'année. L'équinoxe de printemps est observée le 11 mars (ce qui correspond à un solstice le 12 décembre). On décide de supprimer 10 jours, afin de compenser l'effet du dernier bond de l'axe terrestre. Le solstice tombe maintenant le 22 décembre, le printemps commence le 21 mars. Ce calendrier grégorien s'est imposé dans les siècles qui ont suivi. Le calendrier julien demeure en usage dans toutes les Eglises orthodoxes, ainsi qu'en Afrique du Nord ; il continue à se décaler de ¾ jour par siècle ; dans ce calendrier, le solstice d'hiver tombe maintenant le 9 décembre. |
Altheim, Franz (1943): Die Krise der Alten Welt (3 Bde., Berlín)
Remerciement pour son aide fidèle à Alexander
Topper Traduction : François de Sarre (Nice)
|
Je voudrais écrire un Commentaire
à cet article:
|
Thèmes
voisines: |
|
|